Comme dit René Duringer, dans la Revue française de comptabilité (n°227, octobre 1991, p.14), « l'évaluation est partout. L'évaluation est à la mode. C'est même l'un des grands axes de la rénovation du secteur public engagée depuis quelques années. Ce besoin de nouveaux instruments de mesure s'explique par :
la décentralisation qui s'est traduite par de nouveaux pouvoirs et de nouvelles responsabilités des élus locaux notamment dans le domaine social,
la nouvelle définition des rôles de l'État, des collectivités et des institutions. »
« Tous
les citoyens ont le
droit de
constater,
par eux-mêmes ou par leurs représentants,
la nécessité de la
contribution publique ».
Le groupe nominal 'recherche-action' est particulièrement absent du rapport de Patrick VIVERET et l'on pourra légitimement me demander pourquoi je le sollicite au sujet de la recherche-action. Ma réponse tient en deux raisons, d'inégal statut :
la recherche-action étant un axe méthodologique important du Laboratoire Trigone (et, partant, du CUEEP), il se trouve que plusieurs recherches-actions menées par Trigone évaluent des actions publiques ;
de fait, évaluation et recherche-action ont de nombreux points communs, ne serait-ce qu'au plan méthodologique.
Aussi, soucieux d'apporter ma pierre à la constitution de la recherche-action de type stratégique comme méthode de recherche appropriée à l'objet « éducation »[*], je me propose, dans un premier temps, de situer la recherche-action comme méthode d'évaluation, avec les critères proposés par Patrick Viveret. Puis, les chercheurs qui pratiquent la recherche-action de type stratégique fondant l'un des aspects essentiels de leur démarche sur une théorie de la connaissance, nous irons, dans un deuxième temps, du côté de l'épistémologie sartrienne, puis ferons un détour par l'histoire. Enfin (troisième temps), revenant au travail de Patrick Viveret, je vous propose de soumettre la recherche-action de type stratégique au crible de la philosophie politique, afin de répondre à la question : la recherche-action de type stratégique, comme action, respecte-t-elle les termes de cette idée à usage régulateur qu'est la démocratie ?
Typologie de l'évaluation, théorie de la connaissance et pratique de la démocratie, tel est le triptyque des problématiques où s'in terroge la recherche-action de type stratégique. Ma contribution se déroulera donc en trois temps :1. | ----- | Recherche-action et typologie de l'évaluation |
1.1. | le critère "temps" : une évaluation "concomitante" ; la concomitance présente un grand intérêt | |
1.2. | le critère "fonctions" : l'évaluation est dite "dynamique", dans la mesure où elle devient "un instrument de pilotage de l'action" | |
1.3. | le critère "destinataires" : une évaluation "endoformative" | |
1.4. | quelques remarques pour nuancer | |
1.4.1. recours à la méthode historique | ||
1.4.2. dans le même temps "récapitulative" | ||
1.4.3. l'évaluateur occupe une position médiane | ||
1.5. | le plus de la recherche-action de type stratégique : l'implication du chercheur, à tel point que le chercheur est en même temps acteur | |
2. | ----- | Recherche-action et théorie de la connaissance |
2.1. | la citation et son commentaire | |
2.2. | la citation et son contexte | |
2.2.1. cet ouvrage est en fait... | ||
2.2.2. dans la note d'où provient le texte cité, ... | ||
2.3. | prière de situer | |
2.3.1. situer les expériences | ||
2.3.2. permettre une mesure aussi précise que possible de l'implication du chercheur dans l'action | ||
2.3.3. des expressions contemporaines de la praxis marxiste/post-marxiste ; le dilemme du savant et du politique de Max Weber | ||
2.4. | faisons un détour par l'histoire | |
2.4.1. la méthode historique : la question de l'objectivité, la question de la vérité | ||
2.4.2. typologie des situations du chercheur-acteur : 1) l'espace idéologique, 2) l'espace de pouvoir, 3) l'espace d'action, 4) le temps de l'action. | ||
2.5. | praxis et utopie pédagogique | |
3. | ----- | Recherche-action et pratique de la démocratie |
3.1. | la garantie d'indépendance | |
3.1.1. comprendre l'indépendance dans la relation entre évaluateur et acteur | ||
3.1.2. comprendre l'indépendance dans la relation entre évaluateur et prescripteur | ||
3.2. | la garantie de compétence et de rigueur | |
3.3. | la garantie de transparence | |
3.4. | la garantie de pluralisme | |
3.4.1. l'"acteur collectif" est-il garantie de pluralisme ? | ||
3.4.2. comment l'espace critique fonctionne-t-il ? | ||
3.4.3. l'espace critique est-il hors de l'acteur collectif ? |