Éléments d'une histoire de la documentation


Dans le cadre d'une unité d'enseignement consacrée à l'approche historique de la documentation et des bibliothèques, je partage un cours d'histoire des techniques. Mon intervention - venant après une étude de la pratique bibliographique des origines jusqu’au 20e siècle (assurée par Susan Kovacs) - tente de marquer les spécificités de la « documentologie » par rapport à la bibliothéconomie d’où elle est, en quelque sorte, issue. Pour ce faire, quelques temps forts sont évoqués, de l’œuvre de Paul Otlet aux pratiques actuelles de la veille stratégique.
Quatre coups de projecteurs seront ainsi portés sur des thèmes topiques du développement de la pratique documentaliste :
  1. Paul Otlet et les débuts de la documentation
    La personnalité d'Otlet et surtout son œuvre maîtresse - il s'agit bien sûr de son Traité de Documentation [OTLET P. [1989]. Traité de documentation. Le livre sur le livre. Théorie et pratique. Liège, CLPCF, XVII, 431 p.] publié en 1934 - seront évoquées lors d'une première séance. Pour aider à la lecture de cette somme dont la fréquentation est toujours très recommandable, je propose une table synthétique des matières dynamique (fichier html, ici, ou fichier chm, format de fichier d'aide type hlp à télécharger sur votre ordinateur). 
    Qui dit Otlet, dit Mundaneum ! J'ai fait le pélerinage. D'autres l'ont fait aussi, rapportant des témoignages audiovisuels : Françoise Levie bien sûr, mais aussi Boyd Rayward en 1998 :

    [Bibliographie1].
  2. La question des langages documentaires
    Les langages documentaires, de leur préhistoire (états pré-documentaires) à l'émergence des thésaurus : une montée en puissance de l'information ; tout ceci en passant bien sûr par la CDD et la CDU.
    [Bibliographie2].
  3. Professeur-Documentaliste, un vieux nouveau métier
    Des velléités de Dewey [cf. le superwidget de Denis Weiss] à la mise en place du CAPES de Documentation et au "référentiel métier" de la Fadben, en passant par Célestin Freinet (Pour tout classer) : convictions et hésitations.
    [Bibliographie3].
  4. Les métiers de l'information-documentation
    De la revendication de Suzanne Briet (Qu'est-ce que la documentation, 1951, période où se crée l'INTD) à l'« Euroréférentiel I&D » diffusé par l'ADBS, association des professionnels de l'information et de la documentation : des chemins empruntés.
    [Bibliographie4].
Structure des quatre séances

Et comme, pour les formateurs, tout finit par des schémas, en voici un qui veut servir d'outil de première analyse des institutions d'information / documentation au sens très large du terme... Ce schéma s'est construit au fur et à mesure des lectures engagées pour préparer ce cours sur l'histoire des techniques documentaires, afin de proposer un cadre de réflexion commun ("basique") aux événements qui peuplent l'histoire bien fournie de l'IDIST (Information Documentation / Information Scientifique et Technique) - ce qui à mon sens recouvre aussi les bibliothèques et les musées...
Un tel schéma fonctionne bien sûr depuis Paul Otlet, au sujet duquel je parodierais bien ce contemporain britannique de Paul Otlet que fut Alfred North Whitehead et qui, en 1929 (Process and Reality) disait de la tradition philosophique européenne qu'elle n'avait jamais qu'ajouté des notes au bas des pages du texte platonicien ["The safest general characterisation of the European philosophical tradition is that it consists of a series of footnotes to Plato."]. Depuis 1934, la communauté de l'IDIST ne fait-elle autre chose que de parcourir et prolonger les rails tracés par le Mondanéen ?
Si vous êtes arrivé sur cette page directement, sans passer par la case "Tard-Bourrichon", il vous suffit de ... vous y rendre.

© Bruno Richardot, septembre 2006