Cœli et Terra


Les chanteurs de Cœli et Terra sont des amateurs de haut niveau soucieux de restituer le patrimoine franco-flamand de la Renaissance si riche et si peu connu encore. Cet ensemble vocal s’est aujourd’hui ouvert à d’autres périodes en mettant à son répertoire des œuvres baroques ou romantiques, des polyphonies du XXème siècle et des créations contemporaines. Sa vocation s’est affirmée depuis sa création en 1987 au sein de Domaine Musiques (anc. Assercam) : Cœli et Terra entend partager ses émotions musicales avec le plus large public, et contribuer au développement de la pratique vocale amateur en Nord-Pas-de-Calais. Cœli et Terra... la Terre et les Cieux... Deux mots extraits du Sanctus, évoquant irrésistiblement le paysage flamand comme en témoignent de nombreux tableaux des maîtres anciens.
[extrait du site de La Chapelle des Flandres]

La discographie de Cœli et Terra comporte sept CDs et a été souvent remarquée par la critique. Un huitième enregistrement est en préparation. Il permettra d'entendre des œuvres de Maurice Bourbon, directeur artistique de l'association La Chapelle des Flandres, dont la fameuse Messe Ex Machina. À noter que l'ensemble Métamorphoses accompagne toujours l'ensemble vocal
Cœli et Terra...

enregistré en 2004
Vivat ! Un demi-siècle de chansons roubaisiennes
Comme il arrive souvent, Vivat ! est né d’un autre projet, lui-même avorté. Olivier Muzellec avait sollicité Métamorphoses et Cœli et Terra pour l’aider à ressusciter la vie musicale d’une courée roubaisienne. La courée est restée silencieuse, mais dix-sept chansons, mélodies et garlouzettes sont, nous l’espérons, sorties de l’oubli.
L’association Le Non-Lieu, s’intéressant au patrimoine musical de Roubaix, souhaitait restituer une partie des chansons populaires, témoins de la vie de la ville à la fin du 19ème et au début du 20ème siècles. De son côté, l’association La Chapelle des Flandres, réunissant à Roubaix, depuis 1999, les deux ensembles vocaux Métamorphoses et Cœli et Terra, a pour but, entre autres, de défendre le patrimoine régional. La rencontre des deux partenaires fut donc facile dans le projet Vivat ! : choisir des chansons en fonction de leur grand intérêt, les harmoniser et les interpréter. Dans un abondant matériau issu des bibliothèques et des archives privées, Olivier Muzellec (Le Non-Lieu) opéra un premier choix de soixante chansons, pour leur intérêt poétique, sociologique ou historique. Maurice Bourbon a opéré ensuite une seconde sélection de quatorze chansons, pour leur intérêt mélodique ou prosodique, ou pour les promesses qu’elles présentaient sur le plan harmonique. Deux garlouzettes et une chanson confiée à un chanteur traditionnel furent enfin ajoutées.
enregistré en 1999 Frank MARTIN, Messe pour deux choeurs mixtes / Chant d'Ariel pour choeur a cappella // Ralph VAUGHAN WILLIAMS, Messe en sol mineur pour solistes et double choeur
La Messe pour deux choeurs mixtes « sonne comme une véritable profession de foi, et toute l'oeuvre de Martin en est une illustration éclatante. Sa messe, oeuvre de jeunesse, annonce déjà la couleur : Frank Martin est un harmoniste brillant et convaincu. Certains passages ne sont qu'harmonie pure ». Les cinq chants d'Ariel, écrits sur des textes extraits de La Tempête de Shakespeare sont « de courtes pièces nerveuses [...], évidemment théâtrales, [qu']on pourrait qualifier de "madrigaux" : elles portent la poésie et le rêve, et présentent de nombreuses illustrations baroques [...]. Maître de l'harmonie [...], Frank Martin l'est aussi, soit dans l'illustration du mot [...], soit dans la mouvance et l'ampleur des élans.» La Messe en sol mineur de Ralph Vaughan Williams est l'oeuvre « d'un homme mûr. On y cherchera cependant vainement toute trace de mollesse ou d'assoupissement, tant l'imagination du compositeur paraît féconde et les formes qu'il emploie, variées et colorées. [...] Les passages exubérants et fortement charpentés dominent [...]. L'intériorité n'est cependant pas absente...» (Maurice Bourbon)
enregistré en 2000 J.S. BACH, Te Deum et autres chorals (avec André Isoir à l'orgue)
Parmi les Chorals pour orgue de J.S.Bach, il en est dont la forme évoque davantage une somptueuse partie d'accompagnement qu'une oeuvre soliste. Leur véritable magnificence demeure en quelque sorte virtuelle et semble appeler l'adjonction d'un choeur pour s'épanouir pleinement. Cette remarque vaut tout particulièrement pour le long choral Herr Gott, dich loben wir BWV 725, version luthérienne du Te Deum latin. Cette oeuvre nous est parvenue par une copie manuscrite de Forkel, le premier biographe de Bach; sur cette copie figure l'incipit en allemand de chaque verset, ce qui laisse penser qu'il pourrait bien s'agir d'une oeuvre destinée à fonctionner avec un choeur. Le plus récent éditeur de l'oeuvre d'orgue de Bach, Heinz Lohmann, a quant à lui complété ces incipits par la suite intégrale du texte et il est alors surprenant de constater l'extraordinaire cohérence de la prosodie avec le texte instrumental sous-jacent. Il existe par ailleurs un recueil de chorals harmonisés à quatre voix, colligés par C.P.E.Bach vers 1785 dans lequel figure ce Te Deum, comme par hasard dans la même tonalité que celle de la version "orgue"... Il suffisait alors de faire le rapprochement et de plaquer les parties vocales sur les cinq voix du choral pour orgue : miracle, tout paraissait fonctionner à merveille. Devant une telle évidence, fallait-il encore sauter le pas et valider par l'interprétation ce qui n'était encore qu'un constat musicologique...
enregistré en 1994 J.S. BACH, Motets
« Nous avons choisi de restituer les motets de Bach a cappella. [...] Plus qu'en musicologues, c'est en interprètes que nous avons choisi d'employer les seules voix, pour gagner sur trois points essentiels : la restitution de l'harmonie, théoriquement rendue plus limpide par le seul ajustement des voix, plutôt que par le triple ajustement des voix, d'une part, des instruments, d'autre part, et des voix et des instruments entre eux ; la belle nudité des phrasés du texte, non dissimulée par les coups d'archets des cordes, ou les notes tendues de l'orgue ; la dynamique ample et souple, impossible à reproduire par les jeux d'orgue, et inaccessible à certains instruments. La recherche de ces trois qualités nous est en effet apparue comme essentielle, voire impérative, pour une lecture fine de la polyphonie foisonnante, parfois exubérante, toujours complexe, de Bach.» (Maurice Bourbon)
enregistré en 1994 Domenico SCARLATTI, Messe "De Madrid" à quatre voix
Claudio MONTEVERDI, Messe "In illo tempore" à six voix
La messe de Madrid « est une composition relativement courte et, sans doute, mineure dans l'œuvre de Scarlatti [...]. Mais la "patte" du maître y est toujours présente : tour à tour grande, puissante, attendrie, "spirituelle" et gaie, l'oeuvre est vivante. Scarlatti, dès les premières notes du Kyrie, nous prend par la main et, complice, nous entraîne d'un seul souffle jusqu'au grand apaisement, aux confins des calmes éternels, de l'Agnus Dei. [...] Sévère et austère, la messe In illo tempore l'est assurément sur le plan technique. A l'écoute, il en est évidemment tout autrement, et Monteverdi, par un savoir-faire encore une fois démontré, par une santé, une vitalité et un lyrisme, dont nous ne nous lassons pas d'admirer la force et l'intensité, nous ouvre, comme Clorinde en mourant, les portes du ciel vénitien.» (Maurice Bourbon)
enregistré en 1996 C. MONTEVERDI, Madrigaux du troisième livre
« La lecture toujours plus approfondie de l'œuvre m'a mené progressivement à imaginer une exécution variée, avec trois ensembles d'effectifs différents : un "grand" choeur (25 chanteurs), un petit choeur (16 chanteurs) et un quintette de solistes, formation classique pour ce genre d'œuvres. [..] J'aime [...] laisser guider mon interprétation par la seule forme musicale du morceau, dans l'idée légitime qu'elle fut inspirée au compositeur par le sens du texte...» (Maurice Bourbon)
enregistré en 1990 J. OCKEGHEM, Requiem, Messe l'homme armé
« Polyphoniquement sublimé, c'est bien le geste vocal du chantre grégorien qu'on entend ici. Même l'usage de l'effectif vocal, dans une variété remarquable, ne fait que s'adapter aux pratiques d'alternance constitutives des formes liturgiques. Dans cette simplicité, le grand art du maître polyphoniste est de réussir à conjuguer les exigences de l'Ordo avec un sens aigu et déjà moderne de la dynamique sonore : dans l'austérité de l'œuvre, on atteint ainsi quelques moments de très grande intensité.» (Jean-Pierre Ouvrard)
En 2007, l'ensemble vocal a fêté ses 20 ANS !

Cœli et Terra
et l'ensemble professionnel Métamorphoses ont enregistré plusieurs pages de musiques vocales et chorales.

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© Bruno Richardot, janvier 2009, mise à jour juin 2011