Pour
rire, commençons par l'
école
communale de garçons
du 27 rue du
Pré-Saint-Gervais à Paris (19
ème). Il
semble - je
n'ose pas retourner dans le quartier - que l'école n'y
soit plus. Un immeuble sûrement "de rapport" à
remplacé cette école dont j'ai franchi le seuil à
la rentrée de
septembre 1960 pour en sortir définitivement en juin 1965.
Je crois que j'étais gentil garçon (je me
souviens de "prix de camaraderie"!) et bon élève,
à croire ces documents que mes parents m'ont
restitués il y a quelque temps.
- Il y avait un système de gratification
symbolique tous les mois, ici mon troisième mois de
scolarité primaire (nov.1960) :
- Même que Monsieur le Directeur savait
témoigner de sa satisfaction, ici pendant l'année
1962-1963 - j'étais en CE2, ou en 9ème comme on
disait à l'époque...
- Quant au "billet d'honneur", je ne sais vraiment plus
à quoi ça servait ni en quelles circonstances
ça se délivrait...
C'est quand même beau tout ça, même si
je ne vois vraiment à quoi ça pouvait me servir...
Scolarité secondaire au Lycée Bergson à Paris, rue Édouard Pailleron, toujours dans le 19
ème (bac en 1972).
Scolarité universitaire à Paris-Sorbonne, Paris IV (1977, soutenance du mémoire de maîtrise sur
L'itinéraire eschatologique d'Er le Pamphylien dans la République de Platon, sous la direction de Pierre Aubenque).
Tout du long, musique : chant (Petits chanteurs de la Renaissance,
dir.Jean Pagot, puis Ensemble vocal Gérard Georges), piano & orgue,
direction de choeur (Stéphane Caillat &
Philippe Caillard).
[Sous
le pont Mirabeau coule la
Seine...]
Débarquement dans le Pas de Calais en 1978...
Je retrouve à Lille3 un enseignant de Paris IV,
Heinz Wismann, qui me convainc de m'inscrire au Centre de Recherche Philologique dirigé par
Jean Bollack
pour y poursuivre ma formation en grec ancien. J'y travaille Sophocle
et Héraclite (doxographie) notamment et obtiendrai un DEA de philologie
grecque appliquée aux systèmes cosmologiques et philosophiques.
Entré
au CUEEP le premier lundi de janvier 1979, je l'ai quitté à l'été 2014, c'est-à-dire
lorsque l'Université l'a tué, l'a avalé comme Kronos avalait ses
enfants. L'institution universitaire l'a tout bonnement jeté aux oubliettes de
l'histoire pourtant vitale de l'éducation permanente.
N'empêche, plus le temps avance son cours, plus s'impose
l'idée que mon embauche au CUEEP de Sallaumines fut une
erreur...
Ma vie professionnelle est
constituée de deux périodes :
ingénierie éducative d'abord,
ingénierie de l'information-documentation ensuite. À la toute fin de ma
vie professionnelle, je conjuguerai les deux. En fait, à bien regarder
les deux ingénieries ont été menées plus ou moins de front, mais avec
pré-éminence de l'une sur l'autre, en fonction des périodes - sauf donc
dans les deux dernières années.
INGÉNIERIE
ÉDUCATIVE
du rôle de Conseiller
en Formation Continue à la fonction de
Directeur d'un Centre
de Formation Continue
Pressenti dès
mon
arrivée (janvier 1979) pour
être le second du Directeur en place, j'ai rapidement pris en
charge des dossiers engageant l'image et l'aura de l'USTL, tissant et
entretenant un réseau de relations partenariales dense, en
même temps que je prenais en main des dossiers sensibles
à
l'interne. Mon
accession à la responsabilité de Directeur
agrandit ma
surface d'encadrement et, surtout, ajouta à mes
tâches courantes celle de la gestion des personnels
permanents (une dizaine de personnes) et vacataires (une centaine de
personnes), m'impliquant encore davantage dans la coordination et la
négociation interinstitutionnelles.
Je dois dire que ces dix premières années de ma
vie
professionnelle ne furent pas du gâteau. Parisien
fraîchement déraciné, titulaire d'un
diplôme
sorbonnard de philosophie (de philosophie grecque en plus !), non
carté dans l'un des partis politiques ou l'un des syndicats
ou
l'une des associations qui ont, seuls, droit de cité dans ce
monde sallauminois d'une mine en fin de vie, tout jeune quasiment sans
expérience professionnelle ou sociale venu d'un ailleurs
fatalement hostile, j'avais franchement tout pour être la
cible
de sarcasmes sans épaisseur rationnelle mais d'une
redoutable
efficacité sociale, pour être le jouet d'un
véritable ostracisme d'autant plus odieux qu'il
était
facile, trop facile et imparable.
La personne qui m'avait embauché disait qu'elle m'avait
choisi
parce qu'elle voulait une tête bien faite plus qu'une
personnalité déjà ancrée
dans la
réalité locale. Ce faisant, elle signait ma
condamnation
à l'ostracisme. Les potentats locaux, tenants
désespérés de la culture locale,
résistants
contre l'occupant parisien diplômé
suppôt supposé d'une
bourgeoisie nationale jacobine d'un autre temps, etc. m'ont
mené
la vie dure, très dure. Je voue leur âme au diable
de
Potosi ! Et n'en dirai pas davantage.
Cette période fut celle des années quatre-vingt.
Période où la réflexion sur les
difficultés
éducatives battait son plein. Période du
développement de l'éducation permanente -
période
où j'ai rencontré un homme génial,
Bertrand
Schwartz, génial dans sa sociabilité, dans
l'impact
social de sa façon de faire/façon de penser ;
période où j'ai rencontré aussi
l'universitarisme
interlope et fier de lui... Période des gouvernements
socialistes qui ont, qu'on le veuille ou non, donné de l'air
à l'innovation sociale.
C'est à ce moment-là que je me suis
essayé à l'
écriture praticienne,
en expérimentant avec d'autres les "stages d'orientation
collective approfondie" que suivaient ces enfants de mineurs que le
monolytisme existentiel de leurs parents et l'obsession de la
valorisation de la pénibilité du travail avaient
rendus
sourds aux nécessités de la vie de cette fin de
XX°
siècle. Toutes les forces vives de la
société
locale s'étaient mutuellement
conjurées de vider de
sens les projets de vie de ses propres enfants. La mine
s'arrêtaient, il fallait que la vie s'arrête
aussi... C'est
la revue
Éducation
permanente (n°69,
octobre 1983)
qui accueillit mes premiers
écrits publics.
Puis il y eut la sociologie, avec la participation à une
étude collective conduite par
Claude Dubar - qui fut suivie
d'un
travail sur l'ingénierie et la politique de la formation des
femmes de mineurs (les fameuses "formations d'incitation"). Enfin vint
le tour de la recherche-action ! D'abord au sujet d'un programme
européen sur la zone de Sallaumines, puis autour de la
politique
régionale de formation permanente, enfin centrée
sur
l'activité de solidarité active d'une association
lensoise. Ce périple m'a permis de faire le tour de ce que
pouvait être la "recherche-action" quand on lui assigne des
buts
cachés
stratégiques. C'est la revue
Actualité
de la
Formation Permanente (
n°120,
Septembre-Octobre
1992) qui accueillit cet écrit
praticien-là.
INGÉNIERIE DE
L'INFORMATION-DOCUMENTATION
de la fonction de Documentaliste
à l'expertise en Information-Documentation
Arrivé au CUEEP de Lille, j'ai créé de
toutes pièces le Service Documentation qui avait la
particularité d'œuvrer pour un double public : les
étudiants en Sciences de l'Éducation d'une part,
les professionnels de la Formation Continue que sont les
salariés du CUEEP (plus de deux-cents personnes en 1989)
d'autre part. Du moins est-ce ainsi que je l'avais conçu
à l'origine...
Pendant une bonne dizaine d'années, mes activités
se sont diversifiées :
- gestion du service, avec les dimensions
budgétaires (ensemble des dépenses documentaires
du CUEEP), matérielles et humaines (encadrement
d'une assistante, des étudiants en vacations techniques, une
documentaliste) ;
- technicité documentaire, sur l'ensemble des
opérations composant la « chaîne
documentaire » ;
- rayonnement interinstitutionnel, avec la
création d'un réseau de documentalistes du
secteur de la formation et de l'emploi, puis la
représentation du CUEEP auprès
d'instances régionales ;
- ingénierie de l'information-documentation, avec
la réalisation de nombreux travaux typiquement
documentaires, tels que synthèses et bibliographies (dont
certaines ont fait l'objet de publication), avec la création
d'outils méthodologiques et documentaires en commande
publique, avec enfin la publication de contributions dans la presse
scientifique et professionnelle ;
- formation aux techniques documentaires, aussi bienad en
formation initiale qu'en formation continue (voir plus loin).
Sur ces activités directement liées à
la fonction documentaire, se sont greffées des
activités de
conseil
en « écriture
praticienne » :
aide des
professionnels de la
formation et de l'insertion (à l'interne et à
l'externe) à écrire leur propre pratique
professionnelle, mais aussi responsabilité
éditoriale, en autonomie ou en collaboration, notamment pour
des publications de l'USTL (
Cahiers
d'études du CUEEP).
Puis mes activités, gagnant
en reconnaissance, toujours dans le secteur de
l'information-documentation, se sont développées
dans deux directions principales :
- expertise rayonnant au niveau national, au point
d'être régulièrement
sollicité pour évaluer les professionnels
entrants ou en perfectionnement : jury de recrutement, jurys VAE pour
l'obtention de diplômes universitaires, jury de concours
nationaux ;
- accroissement de ma technicité, avec mon
rôle principal au CUEEP depuis le début des
années deux-mille, qui consiste en une veille
stratégique et opérationnelle auprès
de la Direction du CUEEP – rôle auquel je me
consacre en principal depuis l'embauche d'une documentaliste pour
gérer (mais hélas sans assistante) le service que
j'ai créé il y a maintenant plus de
vingt ans.
Ce
faisant, je
poursuis mes
activités
d'enseignement et d'ingénierie de la formation
:
- interventions en formation initiale (L1 à L3) en
techniques documentaires pour l'UFR IDIST (devenu département SID de l'UFR DECCID) de l'Université de
Lille III Charles-de-Gaulle (indexation, création de
thésaurus, écriture professionnelle,
condensation, synthèse, histoire de la documentation et des
techniques documentaires) ;
- intervention sur l'ensemble du territoire national en
formation continue pour le CUEEP directement ou, en sous-traitance,
pour la principale association professionnelle française,
l'ADBS (indexation, condensation, veille, etc.) ; toutes ces
interventions
pédagogiques (FI ou FC) sont faites en autonomie,
c'est-à-dire que j'y assume la prestation de
face-à-face, mais aussi la responsabilité de la
méthode pédagogique et du contenu technique et
professionnel ;
- construction d'une offre de formation à
destination des salariés d'entreprises (offre
stabilisée « DIF »,
réponses
ponctuelles à appels d'offre ou à appels
à proposition, etc.)
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Mes deux dernières années d'activités professionnelles (
septembre 2014/août 2016)
se déroulent au Service Commun de Documentation de mon Université. Ma
mission est d'y créer un service, le service Pédagogie. Je rejoue la
complémentarité ingénierie éducative /
ingénierie de l'information-documentation mais d'une nouvelle manière
et surtout dans un autre cadre : je découvre alors le monde, car c'est
un monde, des bibliothèques universitaires.
Ce faisant, je continue mes activités ADBS (mandats et formation) qui risquent bien de se poursuivre au-delà...
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Enfin, d'un bout à l'autre de ma carrière
à l'USTL devenue Université Lille Sciences et technologies, j’ai témoigné par
écrit des expérimentations auxquelles
j’ai participé ou que j’ai conduites,
ainsi que des réflexions que j’ai
engagées à partir de mes pratiques
professionnelles. La
quarantaine
de publications
ainsi
produites émargent donc soit à
l'ingénierie éducative soit à
l'ingénierie documentaire et à la
bibliothéconomie ou encore à des
thématiques connexes à ces deux domaines. Par
ailleurs
j'ai été amené à
réfléchir
sur les conditions de fonctionnement d'un modèle de
recherche-action développé autour de moi, la "
recherche-action
de type stratégique",
sortant ainsi de mon cadre thématique habituel, abordant les
rivages de l'épistémologie et de la philosophie
politique...
Bien
que cette écriture n’ai jamais cherché
à ouvrir quelque porte que ce soit vers une
carrière d’enseignant-chercheur, les institutions
de recherche et les organes officiels du secteur de la formation
continue et de la documentation l’ont souvent
saluée, notamment par une inscription des publications dans
les bases de données bibliographiques
spécialisées et des citations ou des reprises
dans la production universitaire scientifique francophone
d'aujourd'hui. Ces publications ont encore des lecteurs aujourd'hui et
je reçois assez souvent des messages de ces lecteurs. La
mise en
place de ce site est pour une part motivée par
l'intérêt qu'elles trouvent encore
auprès d'un
public relativement varié...
Enfin, j'offre régulièrement à l'ADBS des
notes de lecture d'ouvrages ressortant du domaine de l'information-documentation, depuis 2012...
Si vous
êtes arrivé sur cette page directement, sans
passer
par la case "Tard-Bourrichon", il vous suffit de ... vous y rendre.
© Bruno
Richardot, octobre 2006
mis à jour en mars 2016